Le bail commercial : un outil puissant pour l’investissement

Vous qui vous lancez, vous cherchez plus qu’un simple rendement. Vous voulez de la visibilité. De la prévisibilité. Un cadre clair. Le bail commercial, ou le bail professionnel, coche ces cases. Pas besoin d’être une grande foncière ni d’investir dans un quartier d’affaires. Ces baux peuvent devenir, pour un investisseur débutant, des leviers discrets mais redoutables. Peu de vacances. Des loyers plus élevés. Un cadre contractuel solide. Ce que je vous propose, c’est de décortiquer ces outils. Comprendre leurs forces. Leurs limites. Et voir comment ils peuvent s’intégrer à une stratégie d’investissement locatif long terme.

Client ImAvenir Charles
Mathieu Doliveux
Directeur associé d'ImAvenir

Qu’est-ce qu’un bail commercial ?

Le bail commercial est un contrat de location. Il unit un propriétaire (le bailleur) à un locataire (le preneur) pour exercer une activité commerciale, industrielle ou artisanale. Ce n’est donc pas une location classique. Ce type de bail s’adresse à des entrepreneurs qui veulent développer un fonds de commerce à un emplacement précis pour être identifiable par leurs clients.

Ces dernières années, la tendance est à la multiplication des petites structures indépendantes. Boutiques, ateliers, dark stores… Beaucoup cherchent un local pérenne mais en location. Le bail commercial, régulé par le Code de commerce (articles L. 145-1 et suivants) leur offre une sécurité mais c’est aussi un levier de stabilité pour vous, futur investisseur.

Bail commercial, bail d’habitation, bail professionnel : quelles différences ?

Le bail commercial impose que le locataire soit immatriculé au Registre du Commerce et des Sociétés, ou au Répertoire des Métiers pour une activité artisanale. Cela garantit un usage professionnel du lieu. C’est l’un des critères fondamentaux qui le distinguent du bail d’habitation ou du bail professionnel.

Critère Bail commercial Bail d’habitation Bail professionnel
Objet Location d’un local pour activité commerciale, industrielle ou artisanale Location d’un logement à usage d’habitation principale Location de locaux pour activité non commerciale (professions libérales)
Régime juridique Code de commerce (art. L. 145-1 et suivants) Loi du 6 juillet 1989 Article 57 A de la loi du 23 décembre 1986
Durée minimale 9 ans (avec possibilité de résiliation tous les 3 ans par le locataire) 3 ans (bailleur personne physique) ou 6 ans (personne morale) 6 ans
Droit au renouvellement Oui, protégé par le statut des baux commerciaux Non, mais reconduction tacite fréquente Non, mais reconduction tacite possible
Destination des locaux Exploitation d’un fonds de commerce ou artisanal (entreprise) Usage d’habitation principale Exercice d’une activité libérale
Immatriculation Obligatoire au RCS ou RM Non applicable Non applicable
Indemnité d’éviction Oui, en cas de non-renouvellement sans motif grave Non Non
Fixation du loyer Libre, mais révisable selon des règles spécifiques Encadrée par la loi (notamment dans les zones tendues) Libre

 

Quand proposer un bail commercial ?

Un bail commercial peut être envisagé dès qu’un local est utilisé de manière stable, sur une longue période et dans un objectif professionnel.

Le local doit être clos, couvert, aménagé pour recevoir la clientèle. Le preneur doit y exploiter un fonds de commerce ou artisanal en son nom propre, de manière effective. Et surtout, il doit être immatriculé.

L’essor du e-commerce n’a pas supprimé la demande en locaux. Il l’a transformée. Des showrooms éphémères, des points de retrait, des lieux de production ou de stockage, des petites entreprises artisanales cherchent des espaces. Le bail commercial, encadré par le Code du commerce, reste l’outil juridique le plus utilisé pour ces activités.

Tous les biens ne sont pas éligibles

Certains biens sont naturellement adaptés au bail commercial :

  • Boutiques, magasins, centres commerciaux
  • Usines, ateliers, entrepôts
  • Laboratoires, locaux de production artisanale
  • Bureaux d’entreprise, si un fonds de commerce y est réellement exploité

Mais d’autres sont exclus. Un terrain nu, une vitrine sans accès indépendant, un parking isolé n’entrent pas dans le périmètre. Les locaux à usage mixte, eux, nécessitent un bail spécifique. Quant aux locaux en construction, ils peuvent faire l’objet d’un bail à construction, avec une durée minimale de 12 ans.

Quels sont les avantages d’un bail commercial pour un investisseur ?

Une rentabilité qui a de quoi séduire

Un bail commercial bien monté permet de viser une rentabilité nette comprise entre 4 % et 8 %. Une fourchette large, certes, mais révélatrice de l’importance de maîtriser les paramètres de ce type de location. Le premier d’entre eux, c’est la localisation. Les artères commerçantes de Paris, Lyon ou Bordeaux garantissent des loyers élevés, bien supérieurs à ceux de zones périphériques. Ensuite, la surface et l’équipement du local jouent un rôle important. Un local bien agencé, parfaitement adapté à l’activité exercée par l’entreprise, attire des locataires sérieux, prêts à payer plus pour exercer dans de bonnes conditions.

Le type d’activité pèse également lourd dans la balance. Les secteurs comme la restauration ou le commerce de luxe, où les marges sont plus élevées, peuvent supporter des loyers importants. Enfin, les clauses du bail influencent directement la rentabilité nette. Un contrat bien rédigé, avec une répartition intelligente des charges, permet de minimiser les frais supportés par le bailleur, et donc d’optimiser la rentabilité réelle.

Une stabilité rare dans l’immobilier

Le bail commercial séduit aussi pour sa stabilité, bien supérieure à celle du résidentiel. La durée minimale est fixée à neuf ans, avec une possibilité de résiliation triennale offerte au locataire. Certaines activités, comme les hôtels ou les cinémas, ne bénéficient même pas de ce droit. De plus, le locataire dispose d’un droit au renouvellement automatique, sauf en cas de faute grave. Cette sécurité juridique favorise l’installation durable du professionnel, qui n’hésite pas à investir dans ses locaux.

Autre avantage : la révision du loyer est encadrée par l’indice des loyers commerciaux (ILC), ce qui évite les hausses brutales. Même en cas de revente du bien, le bail reste opposable à l’acquéreur. Cela garantit une continuité dans la perception des loyers, un vrai plus dans une logique de valorisation patrimoniale. En clair, le bail commercial crée un équilibre gagnant-gagnant. Le locataire sécurise son emplacement. L’investisseur sécurise ses revenus.

Des charges mieux maîtrisées

Un autre atout du bail commercial réside dans sa capacité à répartir plus largement les charges sur le locataire, sous certaines conditions. Depuis la loi Pinel de 2014, des règles précises encadrent cette répartition. Les grosses réparations – toiture, murs porteurs, fondations – ainsi que les travaux de mise en conformité imposés par la réglementation restent à la charge du bailleur. En revanche, d’autres frais peuvent être imputés au locataire, à condition d’être détaillés dans un inventaire joint au bail.

Nettoyage, entretien, réparations courantes, taxe d’enlèvement des ordures… ces dépenses sont répercutables si elles sont clairement identifiées et classées dans l’une des cinq catégories légales. Attention toutefois à ne pas généraliser abusivement la charge au locataire : les fameuses clauses « triple net », où le locataire paie tout sans exception, sont désormais interdites. Le bailleur doit également remettre chaque année, avant le 30 septembre, un décompte détaillé des charges. En cas de non-respect, la clause abusive est réputée non écrite, et les sommes indûment perçues doivent être remboursées.

Une gestion plus simple, surtout si vous déléguez

Contrairement à une idée reçue, le bail commercial ne vous libère pas automatiquement de la gestion locative. Le bailleur reste responsable de certaines obligations : réalisation des gros travaux, paiement de la taxe foncière (sauf clause contraire), révision du loyer, suivi administratif. À moins de déléguer. C’est là qu’intervient un gestionnaire professionnel. En signant un mandat de gestion, vous pouvez lui confier la recherche de locataires, la rédaction du bail, la perception des loyers, le suivi des réparations, la régularisation des charges, ou encore la gestion des litiges.

Cette délégation représente un coût, bien sûr, mais elle offre une tranquillité d’esprit bienvenue, surtout lorsqu’on débute. Le gestionnaire devient l’interface entre vous et votre locataire professionnel. Il sécurise la relation, anticipe les problèmes, vous aide à respecter le cadre légal. Pour un investisseur qui souhaite s’installer sereinement dans l’immobilier locatif sans y consacrer trop de temps, c’est une solution à envisager sérieusement.

Quelle durée pour un bail commercial ?

Le bail commercial classique repose sur le principe du « 3-6-9 ». Cette appellation désigne la possibilité, pour le locataire, de résilier le bail tous les trois ans. Il peut ainsi quitter les lieux à l’issue de la 3e, de la 6e ou de la 9e année, à condition de respecter un préavis de six mois, notifié par lettre recommandée ou acte d’huissier.

Pour le propriétaire, la situation est différente : il est engagé pour une durée de neuf ans, sauf cas particuliers comme les locaux à usage spécifique unique. Cette stabilité permet au bailleur de sécuriser son investissement sur le long terme.

Peut-on conclure un bail plus court ou plus long ?

Il est possible d’aménager la durée d’un bail.

Les baux de moins de 9 ans relèvent du régime dérogatoire. On parle alors de bail précaire. Sa durée ne peut excéder trois ans, renouvellements inclus. Ce type de contrat ne donne aucun droit au renouvellement ni à une indemnité d’éviction. Il est réservé à des situations précises, comme un test d’activité ou une installation saisonnière. Il doit être mentionné explicitement dans le contrat et justifié par des circonstances exceptionnelles. Attention : si le locataire reste au-delà de trois ans, le contrat se transforme automatiquement en bail commercial classique.

Autre forme : la convention d’occupation précaire, qui ne fixe pas de durée mais s’applique à des situations d’occupation temporaire (par exemple pour un événement ou pour un pop-up store).

Des baux fermes de trois ans peuvent exister, mais uniquement pour les locaux à usage spécifique, comme les stations-service ou certains bureaux techniques. Un café éphémère, par exemple, peut opter pour un bail précaire de deux ans afin de tester un emplacement sans s’engager sur le long terme.

Les baux supérieurs à 9 ans sont également autorisés. Jusqu’à douze ans, aucune formalité supplémentaire n’est nécessaire, et le locataire conserve son droit de résiliation triennale. Au-delà, le bail devient emphytéotique et doit être signé devant notaire. Ces contrats peuvent durer jusqu’à 99 ans, mais entraînent des conséquences importantes : le loyer peut être fixé librement sans être plafonné à la valeur locative, et le droit de résiliation triennale du locataire peut être exclu.

Quelles règles s’appliquent au renouvellement du bail ?

Le locataire bénéficie d’un droit au renouvellement de son bail, à condition de remplir trois critères : avoir exploité effectivement son fonds de commerce dans les locaux pendant les trois années précédant la fin du bail, en être le propriétaire, et être immatriculé au Registre du Commerce et des Sociétés (ou au Répertoire des Métiers). Si le fonds a été cédé récemment, l’acheteur peut bénéficier du droit au renouvellement si l’activité a été poursuivie sans interruption.

Le renouvellement peut être initié soit par le locataire (par lettre recommandée ou acte d’huissier, au plus tard six mois avant l’échéance), soit par le bailleur (qui peut proposer un nouveau contrat, notamment en cas de déplafonnement du loyer après douze ans). Si aucune démarche n’est faite, le bail se reconduit automatiquement pour une nouvelle période de neuf ans, avec possibilité de révision libre du loyer.

Plusieurs risques sont à anticiper. Passé douze ans, le loyer peut être déplafonné et ajusté à la valeur locative du marché. Par ailleurs, en cas d’exploitation discontinue ou d’irrégularité administrative, le locataire pourrait perdre son droit au renouvellement.

Qui peut mettre fin au bail, et dans quelles conditions ?

Le locataire peut résilier le bail à chaque échéance triennale, en respectant un préavis de six mois. Le propriétaire, quant à lui, ne peut résilier le bail qu’en cas de motif grave (non-paiement répété du loyer, usage détourné des locaux, destruction du bien, etc.) ou pour des raisons légitimes : travaux importants, changement de destination, ou reprise du local pour y exercer lui-même une activité.

En cas de refus de renouvellement sans motif valable, le bailleur devra verser une indemnité d’éviction au locataire. Celle-ci peut s’élever à plusieurs années de loyer, selon les circonstances.

Comment se négocie le loyer d’un bail commercial ?

La négociation du montant du loyer d’un bail commercial est totalement libre. Le montant initial peut être fixé sans aucune contrainte légale, tant en termes de prix absolu que de tarif au m². Cette liberté contractuelle permet aux parties de s’entendre sur un montant qui correspond à la fois à la valeur du bien et aux besoins de l’activité commerciale ou professionnelle.

En pratique, cela signifie que les parties peuvent négocier des modalités de paiement flexibles, comme un loyer mensuel, trimestriel, ou même opter pour des arrangements plus complexes. Le bailleur et le locataire peuvent aussi intégrer des clauses spécifiques, comme un loyer fixe ou variable, selon l’évolution du chiffre d’affaires du locataire, ou encore un loyer mixte qui combine ces éléments.

Comment évolue le loyer pendant la durée du bail ?

La loi impose une révision triennale obligatoire. Ce mécanisme permet de réajuster le loyer tous les trois ans, à la demande de l’une ou l’autre des parties, pour refléter l’évolution du marché. Cette révision se base sur un indice de référence, comme l’ILC pour les commerces, ou l’ILAT pour les activités tertiaires. Par exemple, si l’ILC passe de 120 à 130 sur une période de trois ans, le loyer peut augmenter de 8,3 %.

Il peut également y avoir une clause-recette avec une part de loyer variable basé sur un % du chiffre d’affaires. Après 12 ans, le loyer peut être réévalué selon la valeur locative actuelle.

Évolution type sur 9 ans

Période Mécanisme Impact
Année 0 Fixation libre du loyer initial Ex. : 1 000 €/mois
Année 3 Révision triennale (ILC +5 %) 1 050 €/mois
Année 6 Clause d’échelle mobile (ILC +3 %) 1 081 €/mois
Année 9 Renouvellement (valeur locative actuelle) 1 200 €/mois

 

Comment sécuriser son investissement avec un bail commercial ?

Point de vigilance Pourquoi c’est important ? À vérifier dans le bail
Description des lieux Détermine l’usage et la valeur du bail Superficie, consistance, usage
Destination des lieux Encadre l’activité autorisée Activité clairement mentionnée
Parties prenantes Sécurité juridique du contrat Identité, capacité, propriété
Durée du bail Engage sur le long terme Durée, renouvellement, résiliation
Montant et paiement du loyer Impact financier direct Montant, périodicité, TVA
Révision/Indexation du loyer Anticipe l’évolution du loyer Modalités, indice, fréquence
Répartition des charges Maîtrise des coûts annexes Charges, taxes, inventaire
Dépôt de garantie Sécurise le paiement et l’état des locaux Montant, restitution
Clauses spécifiques Limite ou facilite la gestion du bail Cession, sous-location, travaux
État des lieux Prévient les litiges sur l’état des locaux Annexé et réalisé à l’entrée

 

Faut-il demander des garanties (caution, dépôt de garantie, garantie bancaire) ?

Oui parce qu’un bail est un engagement de long terme. Et que pendant ce temps, tout peut arriver : baisse d’activité, défaillance, départ anticipé… Les garanties sécurisent vos revenus, couvrent les dégradations, et vous donnent des leviers en cas de conflit.

Quelles garanties demander ?

Dépôt de garantie : versé à la signature, il couvre loyers impayés, charges ou réparations. Montant libre, souvent un à deux mois de loyer. Attention à ne pas excéder sans prévoir d’intérêts.

Cautionnement : un tiers s’engage à payer à la place du locataire. Il peut être simple (vous devez d’abord vous tourner vers le locataire) ou solidaire (vous pouvez vous adresser directement à la caution). Tout doit être écrit, mentionné, signé. Sinon, la garantie tombe à l’eau.

Garantie bancaire : le locataire fait bloquer une somme à la banque. En cas de défaut, vous pouvez en demander le déblocage. C’est la plus sûre… mais aussi la plus difficile à obtenir.

Comment vérifier la solidité financière du locataire ?

La loi encadre strictement les documents que vous pouvez demander. Mais dans ce cadre légal, vous avez de quoi faire. L’extrait Kbis (moins de 3 mois), les deux derniers bilans comptables, une attestation d’assurance professionnelle, et les preuves de paiement des charges fiscales et sociales sont vos meilleurs alliés.

Il faudra vous concentrer sur l’analyse des bilans comptables. Rentabilité, trésorerie, capacité d’autofinancement, dette. Pas besoin d’être expert-comptable, mais prenez le temps de comparer au moins les deux derniers exercices. Vous verrez si l’activité tient la route.

Faut-il préférer une société ou un commerçant indépendant comme locataire ?

Il vaut mieux choisir une société solide comme locataire. Avec un commerçant indépendant, l’engagement est personnel et avec une responsabilité illimitée. Cela peut offrir une sécurité supplémentaire en théorie, mais le patrimoine du commerçant est parfois limité, ce qui réduit la capacité de recouvrement en cas d’impayé.

Façade d’un commerce à louer à Paris au pied d’un immeuble

Zoom sur les baux commerciaux en centre-ville et en zone d’activité

Les locaux en pied d’immeuble bénéficient d’un flux piéton permanent. Pas besoin de panneaux publicitaires : la vitrine fait le travail. Résidents, travailleurs de passage, touristes curieux… autant de potentiel de chiffre d’affaires. Pour un commerçant, c’est un gage de pérennité. Pour vous, investisseur, c’est une variable de risque en moins.

Les centres-villes et zones dynamiques cochent toutes les cases : transports en commun, pistes cyclables, services à proximité, densité de population. Autrement dit : accessibilité, attractivité, consommation. Ces atouts font grimper la valeur locative et réduisent le risque de vacance.

Quels types de commerces sont les plus recherchés ?

Santé, bien-être, sport

Les activités liées à la santé attirent les investisseurs comme les habitants. Pharmacies, cabinets médicaux, salles de sport, centres de bien-être : elles génèrent une clientèle fidèle. Peu sensibles aux crises. Utile au quotidien. Résistantes aux effets de mode.

Même chose pour les boulangeries, coffee shops, supérettes, restaurants rapides… sont partout recherchés.

Les librairies indépendantes, boutiques écoresponsables, fleuristes, cavistes : ces enseignes séduisent plutôt des quartiers à fort pouvoir d’achat. Elles donnent une identité à une rue mais sont parfois plus fragiles.

Enfin, les activités comme la coiffure, l’esthétique, les cabinets de notaires ou de comptables s’implantent facilement dans des locaux à louer.

L’emplacement reste le critère déterminant : les commerces situés sur des axes passants, à proximité de transports ou dans des quartiers à forte densité résidentielle sont les plus convoités.

Y a-t-il des spécificités pour les locaux loués à une franchise ou une chaîne ?

Les grandes enseignes, notamment dans le prêt-à-porter, la décoration, la beauté et la restauration rapide, recherchent activement des emplacements en pied d’immeuble, surtout sur les axes structurants et les emplacements dits « n°1 bis » qui offrent une bonne visibilité et un trafic piétonnier important. La zone de chalandise (nombre d’habitants ou de clients potentiels dans le secteur) doit répondre aux critères définis par la tête de réseau.

Les franchises et chaînes disposent généralement d’un cahier des charges très détaillé concernant la configuration du local (surface de vente, réserve, linéaire de vitrine, largeur de trottoir, accessibilité, etc.) afin de garantir la cohérence de leur concept. L’enseigne accompagne souvent le franchisé dans la recherche et la validation du local, voire impose son accord avant toute signature de bail.

Les franchises imposent aussi fréquemment des travaux d’aménagement pour respecter leur concept (mobilier, signalétique, normes d’accessibilité, etc.), avec parfois l’intervention d’architectes partenaires de l’enseigne.

Fiscalité et comptabilité du bail commercial

Tout dépend si le local est loué vide ou meublé, et si le bailleur agit en tant que particulier ou via une société.

Location d’un local commercial nu par un particulier

Dans ce cas, les loyers sont déclarés en revenus fonciers.

Deux options s’offrent au bailleur :

  • Micro-foncier :
    Si les revenus locatifs bruts ne dépassent pas 15 000 € par an, un abattement de 30 % est automatiquement appliqué.
    Le bailleur est alors imposé sur 70 % du montant perçu. Cette somme est soumise à l’impôt sur le revenu (selon la tranche marginale d’imposition) et aux prélèvements sociaux (17,2 %).
  • Régime réel :
    Ce régime s’applique si les loyers dépassent 15 000 €, ou sur simple option du bailleur.
    Il permet de déduire les charges réelles : travaux, intérêts d’emprunt, charges de copropriété, assurances, frais de gestion, etc.
    Ce régime est souvent plus avantageux quand les charges dépassent 30 % des loyers perçus.

Location d’un local meublé ou équipé

Dans ce cas, les revenus ne sont plus considérés comme fonciers, mais comme Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), même si le bailleur est un particulier.

Deux régimes existent :

  • Micro-BIC :
    Si les recettes annuelles sont inférieures à 77 700 € (seuil 2025), le bailleur bénéficie d’un abattement forfaitaire de 50 %.
    Il est donc imposé sur la moitié des loyers.
  • Régime réel simplifié ou normal :
    Pour les revenus supérieurs à ce seuil ou sur option, le bailleur peut déduire toutes les charges : amortissement du bien, frais de notaire, travaux, intérêts d’emprunt, etc.

Dès lors que le bien est détenu par une société soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), les loyers sont intégrés dans le résultat imposable de cette société, qu’il s’agisse d’un local nu ou équipé.

TVA sur les loyers commerciaux

Par défaut, la location d’un local commercial nu est exonérée de TVA. Mais le bailleur peut opter pour l’assujettissement à la TVA (actuellement à 20 %). Cette option est souvent choisie lorsqu’il y a des travaux importants ou des investissements à amortir, car cela permet de récupérer la TVA sur les dépenses liées au bien.

Pour la location d’un local meublé ou équipé, il est automatiquement soumis à la TVA.

Autres taxes à anticiper

Que les loyers soient imposés en revenus fonciers ou en BIC, ils sont tous deux soumis :

  • à l’impôt sur le revenu, selon la tranche marginale d’imposition du bailleur ;
  • aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %.

La taxe foncière reste à la charge du propriétaire, mais elle est souvent refacturée au locataire dans les baux commerciaux (en vertu de la clause “triple net”).

Peut-on louer un local commercial via une SCI à l’IS ?

Oui, il est tout à fait possible de louer un local commercial via une SCI soumise à l’impôt sur les sociétés (SCI à l’IS), notamment pour bénéficier de la déductibilité des charges et d’un taux d’imposition potentiellement plus avantageux. Ce choix doit cependant être mûrement réfléchi car il ne peut pas être annulé (il est définitif) et les plus-values réalisées lors de la revente du bien seront imposées selon le régime des sociétés. Les plus-values réalisées lors de la revente du bien seront imposées selon le régime des sociétés

Conseils pour réussir son premier investissement en bail commercial

Comment trouver un bon local à acheter ?

L’emplacement est le critère déterminant : privilégiez les zones à fort passage, les grandes artères commerçantes, les centres-villes, les rues piétonnes ou à proximité de transports en commun et de grandes enseignes. Visitez plusieurs locaux à différents moments de la journée pour évaluer la fréquentation réelle et l’environnement immédiat

Estimez le potentiel de chiffre d’affaires de votre locataire pour évaluer le loyer envisageable.

Renseignez-vous auprès de la mairie ou des chambres de commerce sur les projets susceptibles d’impacter la zone (travaux, piétonnisation, arrivée de grandes enseignes…).

Critère Pourquoi c’est important
Emplacement Détermine l’attractivité, la fréquentation et la valeur
Rentabilité Assure un bon retour sur investissement
Réglementation Garantit la faisabilité du projet
Accessibilité Facilite l’accès des clients et des fournisseurs
Configuration Adapte le local à l’activité visée
Projets urbains Anticipe les évolutions positives ou négatives du quartier

 

Faut-il acheter vide ou déjà loué ?

Acheter un local vide offre plus de liberté et un potentiel de valorisation, mais comporte un risque de vacance et d’absence de revenus immédiats. Acheter un local déjà loué sécurise la rentabilité dès l’acquisition, mais limite votre marge de manœuvre sur la gestion locative et peut coûter plus cher en fin de compte.

Critère Local vide (libre) Local déjà loué (occupé)
Rentabilité immédiate Pas de revenus locatifs immédiats. Revenus locatifs dès l’acquisition.
Risque de vacance Risque de vacance locative jusqu’à trouver un locataire. Risque limité si le locataire est solide.
Fixation du loyer Liberté de fixer le loyer au niveau du marché. Loyer déjà en place, parfois sous-évalué.
Choix du locataire Possibilité de sélectionner soi-même le locataire. Locataire déjà en place, pas de choix initial.
Travaux et aménagements Possibilité de réaliser des travaux avant location. Travaux soumis à la présence du locataire.
Prix d’achat Souvent moins cher car absence de revenus immédiats. Prix d’achat plus élevé, reflétant la rentabilité existante.
Sécurité de l’investissement Plus risqué (vacance, incertitude sur la demande). Plus sécurisé si bail commercial solide.

 

Comment bien rédiger son bail (ou le faire rédiger) ?

Faites rédiger le bail commercial par un avocat, un notaire ou un professionnel de l’immobilier d’entreprise. Cela permet d’éviter les erreurs, les oublis et les clauses litigieuses. Le recours à un notaire est obligatoire si la durée du bail dépasse 12 ans ou dans certains cas particuliers comme les débits de boissons. L’enregistrement du bail auprès du service des impôts n’est pas obligatoire mais recommandé pour le rendre opposable aux tiers (pour environ 25€).

Conclusion : Le bail commercial, une niche à explorer pour diversifier son patrimoine

Si vous êtes prêt à vous engager sur un projet d’envergure, à étudier des baux plus techniques et à jouer sur des durées longues, alors le bail commercial peut devenir un levier puissant pour faire croître votre patrimoine. C’est une niche exigeante, mais qui peut se révéler très rentable quand elle est bien maîtrisée. Dans une stratégie patrimoniale ambitieuse, c’est un excellent moyen de diversifier intelligemment.

En revanche, si vous démarrez ou si vous cherchez avant tout de la simplicité, mieux vaut s’en tenir à l’immobilier résidentiel classique. Un ou deux appartements bien situés, bien gérés, restent une valeur sûre pour générer des revenus locatifs stables sans complexité excessive. À chacun son rythme, à chacun sa stratégie.

ImAvenir, c’est la solution clé en main pour investir dans l’immobilier locatif sereinement. Spécialisés dans le résidentiel ancien à Paris, nous vous accompagnons de A à Z : recherche du bien, travaux, ameublement, gestion locative… Vous n’avez rien à gérer, tout est optimisé pour la rentabilité. Que vous soyez primo-investisseur ou en quête de diversification, nous sécurisons chaque étape pour vous permettre d’investir sans stress, avec une vision patrimoniale solide. Avec ImAvenir, vous gagnez du temps, vous évitez les erreurs, et surtout, vous avancez en confiance.

Investissement locatif clé-en-main

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