Fiscalité LMNP : Investir efficacement en location meublée
Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) est une opportunité fiscale précieuse pour optimiser vos revenus locatifs. Avec notre Guide LMNP, apprenez à transformer votre projet locatif et maximiser vos rendements en maîtrisant les régimes fiscaux, comme le micro-BIC et le régime réel.

Les bases de la fiscalité LMNP
Le revenu généré par la location meublée est soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Les loyers devront donc être déclarés dans le revenu global de votre foyer fiscal. Il seront ainsi soumis à votre tranche marginale d’imposition comme pour vos autres revenus salariés ou non.
Barème de l’impôt sur le revenu en 2024
Fraction du revenu imposable (pour une part) | Taux d’imposition à appliquer sur la tranche |
Jusqu’à 11 294€ | 0% |
De 11 295 € à 28 797 € | 11% |
De 28 798 € à 82 341 € | 30% |
De 82 342 € à 177 106€ | 41% |
Supérieur à 177 106€ | 45% |
Les propriétaires de meublés doivent également encore s’acquitter de la taxe d’habitation dans certaines communes si le bien est occupé à titre non professionnel.
Deux régimes fiscaux se présentent à vous : le régime micro-BIC et le régime réel. Ces régimes influencent de manière significative la façon dont les revenus locatifs sont imposés et les charges qui peuvent être déduites de votre base imposable.
Régime micro-bic : simplicité et abattement forfaitaire
Conditions d’application
Le régime micro-BIC en LMNP est applicable automatiquement si les recettes locatives annuelles ne dépassent pas les seuils suivants :
- Seuil général : 77 700 euros (revenus locatifs bruts, sans distinction de localisation ou type de location).
- Seuil spécifique pour les meublés de tourisme : 188 700 euros avant la loi de finances 2024.
Abattement forfaitaire
Sous ce régime, un abattement forfaitaire de 50 % est appliqué sur les recettes locatives brutes. Cela signifie que seuls 50 % des revenus perçus sont soumis à l’impôt. Par exemple, pour des loyers annuels d’un montant de 12 000 euros, vous n’ajouterez que 6 000 euros aux revenus imposables de votre foyer fiscal.
Avantages
- Simplicité administrative : Le régime micro-BIC simplifie la déclaration des revenus. Aucune comptabilité détaillée n’est requise.
- Moins de contrôles : Moins de risques de contrôles fiscaux, en raison de la simplicité du régime.
- Pas de déclaration de charges : Les charges liées à la gestion du bien ne nécessitent pas d’être déclarées, ce qui simplifie le suivi.
Inconvénients
- Charges non déductibles : Les frais d’entretien, réparations, assurances, et autres charges ne sont pas déductibles, ce qui peut être défavorable si les charges réelles sont élevées.
- Abattement limité : L’abattement forfaitaire de 50 % peut ne pas compenser des charges significatives qui seraient supérieures.
Référence légale : Article 156 IV du Code Général des Impôts (CGI), qui précise les conditions d’application du régime micro-BIC et les abattements applicables.
Régime réel : déduction des charges et amortissement
Conditions d’application
Le régime réel est obligatoire si les recettes locatives annuelles excèdent 77 700 euros. Cependant, il peut également être choisi volontairement pour bénéficier d’une déduction des charges plus importante et des amortissements comptables.
Un courrier de levée d’option doit être envoyé à votre centre des impôts avant le 1er février de l’année fiscale concernée par le changement. L’option fiscale choisie est reconduite tacitement chaque année.
Déduction des charges
Le régime réel permet de déduire toutes les charges liées à la gestion du bien immobilier, ce qui inclut :
- Intérêts d’emprunt : Les intérêts sur les prêts contractés pour l’achat ou la rénovation du bien.
- Frais de gestion : Honoraires des agences immobilières, frais de gestion locative.
- Charges de copropriété : Contributions pour les parties communes et autres frais de copropriété.
- Assurances : Assurances contre les risques locatifs, incendie, etc.
- Réparations et entretien : Coûts pour les réparations et l’entretien courant du bien.
Amortissement
Les amortissements permettent de répartir le coût d’acquisition du bien et du mobilier sur plusieurs années, réduisant ainsi la base imposable :
- Bien immobilier : Amortissement généralement entre 20 à 25 ans.
- Mobilier et équipements : Amortissement généralement entre 5 à 10 ans.
Exemple pratique : Pour un bien acquis au prix de 100 000 euros, avec un amortissement de 2 % par an, vous pouvez déduire 2 000 euros chaque année. Si vos revenus locatifs annuels sont de 12 000 euros, après amortissement, vous ne serez imposé que sur 10 000 euros. Vous réduisez ainsi drastiquement votre imposition et donc le montant de votre impôt.
Déficit fiscal
Le déficit en LMNP (lorsque les charges et amortissements excèdent les revenus locatifs) peut être reporté sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) des dix années suivantes. Ce report permet de compenser les bénéfices futurs de l’année suivante avec les pertes passées, optimisant ainsi votre fiscalité sur le long terme.
Avantages
- Déduction complète : Possibilité de déduire l’ensemble des charges réelles et des amortissements, ce qui peut considérablement réduire la base imposable.
- Optimisation fiscale : Le régime réel permet une gestion plus fine des coûts et des revenus de vos locations meublées.
- Report des déficits : Les déficits peuvent être reportés sur les années suivantes, permettant de compenser les bénéfices futurs.
Inconvénients
- Complexité administrative : Nécessité de tenir une comptabilité détaillée et de remplir des déclarations fiscales plus complexes (formulaire 2031 et annexes).
- Risque de contrôles : Plus de risques de contrôles fiscaux en raison de la nature plus complexe de la déclaration.
Référence légale : Article 38 du CGI, qui décrit les règles concernant la déduction des charges et les amortissements sous le régime réel.
A l’achat, vous récupérez la TVA sur le prix du bien : soit 20%
L’achat d’un bien en location meublée peut également vous permettre de récupérer la TVA payée lors de l’acquisition, soit 20 %, si certaines conditions sont remplies. Cette possibilité s’applique principalement aux biens achetés dans des résidences de services ou en VEFA (Vente en l’État Futur d’Achèvement), qui fournissent des services tels que l’accueil, le petit-déjeuner ou le nettoyage.
TVA sur les biens neufs ou anciennement loués avec tva
Lorsque vous achetez un bien neuf ou en VEFA, la TVA est généralement incluse dans le prix d’achat. Vous pouvez récupérer cette TVA si le bien est utilisé pour la location meublée avec des services. En revanche, si vous achetez un bien ancien à un vendeur qui a lui-même payé la TVA à l’achat, vous devez vous acquitter de la TVA sur la marge réalisée par le vendeur.
Exemple :
Vous achetez un logement neuf pour 200 000 euros HT. La TVA de 20 % (40 000 euros) est récupérable si le bien est destiné à la location meublée avec services.
Attention, pour bénéficier de cette récupération, vous devez conserver le bien pendant une durée de 20 ans et maintenir les services annoncés. En cas de revente avant cette durée de détention, vous devrez rembourser la TVA au prorata temporis, sauf si le logement est acheté par un autre investisseur qui continue l’exploitation.
A la revente, la fiscalité sur la plus-value est favorable
Lors de la revente d’un bien en location meublée non-professionnelle (LMNP), la plus-value réalisée bénéficie du régime fiscal des plus-values des particuliers. Ce régime prévoit un abattement progressif qui permet une exonération totale d’impôt au bout de 22 ans, et une exonération des prélèvements sociaux au bout de 30 ans.
Calcul de la plus-Value
La plus-value est la différence entre le prix de vente et le prix d’achat du logement, augmenté des frais d’acquisition et des dépenses de rénovation. Les amortissements pratiqués pendant la période de détention ne sont pas réintégrés dans le calcul de la plus-value, ce qui constitue un avantage significatif.
Exemple :
Vous avez acheté un bien pour un montant de 100 000 euros et l’avez vendu pour 150 000 euros après 10 ans. Votre plus-value est de 50 000 euros. Avec un abattement progressif, vous pourriez voir cette plus-value partiellement ou totalement exonérée d’impôt après une durée de 22 ans.
Réformes potentielles
Il est important de noter que des amendements récents ont proposé de réintégrer les amortissements dans le calcul de la plus-value, mais cette mesure n’a pas encore été adoptée. Cela pourrait augmenter le résultat du calcul de la plus-value et augmenter votre imposition.
La location meublée versus la location nue : plus de revenus, plus d’avantages fiscaux
La location meublée présente plusieurs avantages par rapport à la location nue, notamment en termes de revenus et de fiscalité
Revenus locatifs supérieurs
La location meublée permet généralement de percevoir des loyers plus élevés que pour un bien non meublé. Cette différence de loyer est principalement due à une demande accrue pour des logements déjà équipés, surtout dans les zones urbaines, les quartiers touristiques, ou auprès des étudiants. Les propriétaires de logements meublés bénéficient également d’une plus grande flexibilité dans la fixation des loyers, notamment avec les compléments de loyer.
Avantages fiscaux
En matière de fiscalité, la location meublée présente des avantages significatifs. Avec le régime micro-BIC, les propriétaires peuvent bénéficier d’un abattement de 50 % sur leurs revenus locatifs. Ce régime est particulièrement avantageux pour ceux ayant des revenus modérés et cherchant une simplification de leurs obligations fiscales. Par ailleurs, en choisissant le régime réel, les propriétaires peuvent déduire toutes les charges liées à la gestion du bien et amortir le coût du bien ainsi que celui du mobilier. Cette possibilité d’amortissement permet une réduction substantielle de la base imposable.
Pour les locations nues, le régime micro-foncier offre un abattement de 30 % sur les revenus locatifs, mais il ne permet pas de déduire les frais réels ni d’amortir le coût du bien ou du mobilier, contrairement au régime réel en location meublée. En régime réel, les propriétaires peuvent déduire les charges effectivement supportées, mais cette option n’inclut pas les amortissements du mobilier.
Gestion et entretien
La gestion d’un bien meublé implique davantage de responsabilités. Le propriétaire est chargé de l’entretien du mobilier et des équipements, ce qui peut nécessiter des interventions plus fréquentes pour réparer ou remplacer les objets usés ou endommagés. Cependant, offrir un logement bien meublé et bien entretenu peut attirer des locataires prêts à payer davantage pour un espace clé en main.
Type de Location | Loyers Annuels | Abattement / Charges Déductibles | Revenus Imposables | Impôts à Payer |
Location Nue (Micro-Foncier) | 9 000 € | 30 % d’abattement | 6 300 € | 2 975 € |
Location Meublée (Micro-BIC) | 10 080 € | 50 % d’abattement | 5 040 € | 2 380 € |
Location Meublée (Régime Réel) | 10 080 € | Charges : 4 130 € + Amortissements | 0 € | 0 € |
Le choix entre location meublée et location nue dépend de vos objectifs financiers, de vos préférences en matière de gestion, et des caractéristiques du marché locatif local. Un appartement meublé peut offrir des revenus locatifs plus élevés et des avantages fiscaux attractifs, mais nécessite une gestion plus intensive. En revanche, la location nue assure une stabilité accrue et une gestion simplifiée, mais avec des revenus potentiellement moins élevés et des avantages fiscaux réduits.
Passage du LMNP au LMP : une évolution à considérer au-delà d’un certain seuil de revenus
Lorsqu’on investit dans la location meublée, le choix du statut fiscal a des implications importantes sur la gestion de ses revenus locatifs et sur la fiscalité. Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) est souvent le point de départ pour les investisseurs immobiliers, grâce à sa simplicité et ses avantages immédiats. Cependant, lorsque les revenus locatifs commencent à augmenter, il peut devenir pertinent de passer au statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP). Ce changement, bien que bénéfique pour certains, implique des conditions et des obligations spécifiques.
Conditions de passage du LMNP ou LMP
Le passage du statut de loueur meublé non-professionnel (LMNP) au statut Loueur meublé professionnel (LMP) se déclenche lorsque les recettes locatives annuelles :
- dépassent 23 000 euros ;
- ou représentent plus de 50 % des revenus du foyer fiscal.
En outre, pour être qualifié de LMP, le bailleur doit également être inscrit au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) en tant qu’exploitant de meublés avant de démarrer son activité.
Le principal avantage du statut de loueur meublé professionnel réside dans le traitement des plus-values réalisées lors de la vente du bien. Contrairement au statut LMNP, où les plus-values sont soumises au régime des plus-values des particuliers avec une exonération après 22 années de détention, le statut de loueur meublé professionnel permet une exonération totale après 5 années de détention du bien. Ce bénéfice peut être particulièrement attractif pour les investisseurs qui envisagent de vendre leur bien à moyen terme.
En tant que loueur en location meublée professionnelle, les déficits générés par la location meublée peuvent être imputés sur le revenu global du foyer fiscal, réduisant ainsi la base imposable de manière significative. Cela contraste avec le statut LMNP, où les déficits ne peuvent être imputés que sur les revenus locatifs de même nature.
Les loueurs de meublé professionnel bénéficient également de la possibilité d’amortir non seulement le coût du bien mais aussi celui du mobilier et des équipements, ce qui permet de réduire davantage le revenu imposable. Cette option n’est disponible qu’en régime réel et est plus avantageuse sous le statut LMP.
Le statut de loueur meublé professionnel entraîne une gestion comptable plus complexe. L’inscription au RCS est obligatoire et nécessite une comptabilité rigoureuse. Les investisseurs doivent s’assurer de la conformité fiscale de leur activité avec un expert-comptable.
Tirer parti du report des déficits de charges en LMNP
L’un des avantages les plus significatifs du régime réel pour les investisseurs en location meublée non professionnelle (LMNP) est la possibilité de gérer les déficits fiscaux et de reporter les charges. Cette stratégie peut permettre une optimisation fiscale importante et un allègement de votre imposition sur le long terme.
Comprendre le déficit fiscal en LMNP
Lorsque vous choisissez le régime réel pour votre activité de location meublée, vous avez la possibilité de déduire non seulement les charges réelles mais aussi d’amortir le coût du bien immobilier ainsi que celui du mobilier. Si, au cours de l’année, les charges et amortissements dépassent vos revenus locatifs, vous enregistrez un déficit fiscal. Ce déficit peut être particulièrement avantageux car il peut être utilisé pour réduire vos bénéfices imposables dans les années suivantes.
Exemple de déficit fiscal :
Imaginons que vous avez généré 10 000 euros de revenus locatifs au cours de l’année. Vous avez déduit 40 000 euros de charges et amortissements, créant ainsi un déficit de 30 000 euros. Ce déficit peut être reporté et utilisé pour compenser vos revenus locatifs des années suivantes.
Report des déficits
En tant que loueur en meublé non professionnel, vous avez la possibilité de reporter le déficit fiscal sur vos bénéfices futurs. Ce report peut s’étendre jusqu’à dix ans. Cela signifie que si vos charges et amortissements créent un déficit dans une année donnée, vous pouvez utiliser ce déficit pour réduire le montant de vos bénéfices imposables des années suivantes.
Utilisation du déficit
Supposons que vous avez un déficit de 2 000 euros en 2024. Si vos revenus locatifs en 2025 s’élèvent à 12 000 euros, vous pouvez réduire vos revenus imposables à 10 000 euros en utilisant le déficit de 2024. Cette stratégie vous aide à lisser l’impact de vos charges élevées et amortissements sur plusieurs années.
Optimisation des charges déductibles
Pour maximiser les avantages du régime réel, il est crucial de bien identifier et déduire toutes les charges admissibles :
- Intérêts d’emprunt : Les intérêts payés sur les prêts immobiliers sont entièrement déductibles. Assurez-vous de bien suivre ces paiements et de les déclarer correctement.
- Frais de gestion et administratifs : Les frais liés à la gestion de votre bien (honoraires d’agence, frais de comptabilité) sont également déductibles. Conservez toutes les factures et preuves de paiement.
- Réparations et entretien : Les frais pour les réparations courantes et l’entretien du bien sont déductibles, mais attention à ne pas confondre avec les améliorations, qui peuvent être capitalisées.
- Assurances : Les primes d’assurance pour la protection du bien locatif et des risques locatifs sont déductibles.
Exemple de déduction :
Si vous avez payé 1 500 euros d’intérêts d’emprunt, 800 euros de frais de gestion et 1 200 euros pour des réparations et entretien au cours de l’année, ces montants peuvent être déduits de vos revenus locatifs, réduisant ainsi votre base imposable.
La stratégie à long terme
La gestion des déficits et le report des charges nécessitent une stratégie réfléchie. En conservant des déficits dans les premières années d’investissement, vous pouvez potentiellement réduire significativement vos impôts futurs lorsque vos revenus locatifs augmentent.
Planification et gestion :
- Conservation des documents : Gardez toutes les preuves de dépenses et les justificatifs pour pouvoir les utiliser lors de la déclaration fiscale et en cas de contrôle.
- Suivi régulier : Effectuez un suivi régulier de vos revenus et charges pour maximiser les déductions et ajuster votre stratégie fiscale en fonction de l’évolution de votre portefeuille locatif.
- Faire appel à des pros : Un expert-comptable peut vous aider à optimiser la gestion des déficits et des charges, et à tirer pleinement parti des avantages fiscaux offerts par le régime réel.
Conclusion
Le statut LMNP offre une flexibilité et des avantages fiscaux considérables pour les investisseurs immobiliers. En choisissant le régime fiscal adapté à votre activité de location meublée et en optimisant les charges déductibles, vous pouvez minimiser vos impôts. Que vous soyez un investisseur débutant ou expérimenté, comprendre les subtilités de la fiscalité LMNP vous permettra de faire des choix éclairés et de tirer le meilleur parti de votre investissement immobilier.
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