Une politique d’acquisition structurante
La Ville de Paris, en collaboration avec les bailleurs sociaux, a déployé depuis plusieurs années une stratégie offensive d’acquisitions immobilières. Ce dispositif repose sur une allocation budgétaire massive et une planification visant à atteindre 40 % de logements publics d’ici 2035, dont 30 % réservés au logement social. En chiffres :
- Plus de 1,1 milliard d’euros alloués depuis 2023 pour le rachat d’immeubles,
- 84 immeubles acquis ou préemptés en 2024, soit environ 2 000 logements,
- 600 millions d’euros prévus en 2025,
- 1,4 milliard d’euros supplémentaires engagés pour 2025-2027.
Ce rythme soutenu d’acquisitions impacte directement l’offre de biens disponibles sur le marché libre et agit comme un facteur d’intensification de la pression locative.
Le droit de préemption : un mécanisme interventionniste
La préemption permet à la Ville de se substituer à un acheteur privé pour acquérir un bien mis en vente. Cet outil, loin d’être anecdotique, réduit directement le volume de transactions accessibles aux investisseurs. Il en résulte une double conséquence :
- Un effet restrictif sur l’offre de biens privés, exacerbant la rareté et potentiellement soutenant les prix.
- Une complexification du processus d’acquisition : un investisseur doit intégrer dans son analyse la possibilité d’une préemption, ce qui implique une gestion plus stratégique du risque.
Une géographie de la préemption : identifier les zones à risque
Paris ne constitue pas un ensemble homogène en matière de préemption. Certaines zones sont particulièrement concernées, notamment les quartiers en mutation où la Ville entend renforcer le logement social. L’impact sur la valorisation des actifs y est donc plus incertain.
Un investisseur rigoureux devra effectuer une cartographie précise des zones où la préemption est récurrente et évaluer les implications sur son horizon d’investissement. L’existence d’un droit de préemption sur les fonds de commerce et baux commerciaux depuis août 2024 ajoute une couche de complexité supplémentaire pour les stratégies mixtes impliquant l’immobilier commercial.
Conclusion : investir avec discernement
Investir à Paris requiert une compréhension fine des interactions entre le marché immobilier privé et l’intervention publique. La politique de préemption et d’acquisition municipale redessine les contours de l’offre immobilière et impose aux investisseurs une stratégie plus réfléchie. Toutefois, loin de dissuader les capitaux avisés, cette situation crée un environnement sélectif où ceux qui anticipent et adaptent leur approche peuvent tirer leur épingle du jeu.
Chez ImAvenir, nous mettons notre expertise à votre service pour vous accompagner dans un investissement stratégique et sécurisé. Notre connaissance approfondie du marché parisien et des dynamiques institutionnelles vous permet de naviguer avec assurance dans ce contexte exigeant.